Une fois rentré, je me rappelai que nous étions le dimanche du second tour de l'élection présidentielle. Deux mois plus tôt, j'avais pris la décision de ne pas voter. Je ne voulais plus cautionner un régime dans lequel les inégalités sociales faisaient autant de vies brisées, d'existences misérables, et où une infime minorité s'enrichissait au-delà de toute raison. Par curiosité, j'allumai l'ordinateur : Macron était élu président de la République. Un tiers seulement des électeurs s'étaient prononcés en sa faveur. Comme l'affirmaient sans rire les journalistes, grâce à l'avènement du candidat antisystème, une révolution était en marche et des jours heureux s'amoncelaient en gros nuages noirs à l'horizon. Je me servis un verre de rhum afin d'éviter une transition trop brutale vers la vie ordinaire.