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Citation de Partemps


Il peut arriver, mais c’est rare, que le modèle ne comprenne pas bien l’objectif, reste « subjective », en fasse trop ou pas assez, mais même ces réticences saisies sont intéressantes. À ce moment-là, c’est comme si le modèle voulait faire obstacle au hasard.
Mais venons-en à la photo de couverture de ce livre, l’extraordinaire femme au maillot marin, qui n’est pas la même que celle dénudant son buste au milieu de la végétation. Ici, nous sommes nulle part et partout, fond blanc très légèrement ondulé, sable ou océan, sans limites. C’est la libération des seins, l’affirmation puissante, la négation de tous les voiles, volonté de la tête emmitouflée le temps d’enlever ce doux et confortable vêtement de coton (vous êtes forcé de toucher l’étoffe).

C’est la Victoire. Cette photo de Ronis devrait être l’emblème historique de la vraie libération des femmes. Elle ne bavarde pas, elle ne traîne pas dans l’idéologie, elle fonce comme un bateau vers l’avenir. Photo en tous points révolutionnaire, comme celle du premier reportage de Ronis, le 14 juillet 1936, rue Saint-Antoine, avec le drapeau tricolore à bonnet phrygien, et la petite fille du Front populaire, elle-même en bonnet républicain, dressant son petit poing fermé, juchée sur les épaules de son père. Quel visage, quel sérieux (c’est une des « photos du siècle »), comme le temps est lent et l’espérance violente.
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