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Citation de Partemps


Paris

Vendredi 9 juillet 1993
17 heures

Amour mille fois chéri,

ta lettre à l’instant, où tu me parles de travailler plus et plus encore. Mais tu oublies que tu m’as servi de modèle sur ce plan. J’ai constamment raison, me dis-tu, et c’est vrai dans la mesure où je me suis soumise à la tienne. Sans toi, je n’aurais écrit que des livres approximatifs. Tu as fait sauter les verrous, ouvert les portes et, derrière toi, je me suis envolée. Tes livres me font battre le cœur. Je te déclare une fois de plus aujourd’hui — par lettre interposée, ce qui est plus fort qu’un roman : j’aime d’amour mon amour pour toi, je le caresse et l’enveloppe, le serre et me laisse réchauffer par lui. Ce qui revient à dire, en somme : la seule chose qui me sépare de toi, c’est ma passion pour toi. Vu ? Ai travaillé ce matin, comme s’il me fallait me retourner sur moi-même avant de remplir une page de plus. Quand on dort, pourquoi se retourne-t-on ? tout à coup, c’est le branle-bas du corps que personne ne vous a demandé de faire. Côté gauche, côté droit, provocation du corps qui doit obéir à des consignes très précises sans nous apporter d’explications, d’ordres. Même phénomène s’il s’agit d’écriture. Plusieurs pages sont prêtes en moi, mais il est interdit de les forcer avant terme. Un tour sur le lit de mon inconscient, et les pages en suspens, modestes et prudentes, viendront se glisser sous mes yeux. La page est ; la non-page n’est pas [2]. J’ai failli pleurer tellement je te voyais prononcer cet axiome — qui est l’exact reflet du nôtre, n’est-ce pas, mon petit mari adoré ? J’aime tes yeux, ton poignet, ta main, ton cerveau, tes yeux. À demain matin, MON.
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