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Citation de AudeMarieG


Lundi
16 février 1959.
Dominique chérie, jamais les mots ne m’ont paru plus inutiles quand il s’agit de toi. Ce n’est pas de la paresse et encore moins une retombée de cet amour qui a commencé par tant d’explications. Il s’est fait une simplification merveilleuse qui me laisse démuni de ma pensée et m’abandonne à ce soleil des jours d’hiver (c’est toi). Tu es si proche de moi, si mêlée à moi, que j’ai envie de te parler comme à moi-même, par ces ellipses et ces raccourcis sautant toutes les escales du raisonnement. La moindre chose entre nous me semble signe et parole suffisante. Je ne cherche pas à t’expliquer ce que je suis en t’aimant — pas plus qu’il ne m’en viendrait l’idée devant cet après-midi si lumineux. Tu es autour de moi comme cet invisible filet qui m’emprisonne dans ma vie — et j’aime ma vie et le plaisir que tu me donnes. J’aime ma vie, et ce silence entre nous qui nous met à bonne distance par rapport à tout le reste. Tu me rends si libre, ma chérie, si plein de pouvoirs secrets… Chaque chose a repris sa vraie mesure qui est celle d’amour et de mort. Et ma véritable satisfaction, c’est de regarder mes habitudes comme un parallèle dérisoire à cette justesse que tu m’as rendue. Je t’aime, et tout est bien qui me garde dans cet amour. Je me sens insupportablement optimiste, tout à fait en dehors de ce petit monde bien
ou mal fabriqué — je me fous de tout le monde et t’embrasse
doucement et longuement,
Philippe
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