— Dis-moi, Joshua ! Je définis l’humain naturellement bon. Partages-tu ce sentiment ?
— Oh ! Oui ! Sur ce point, je n’ai aucun doute.
— En conséquence ! Pourquoi t’emportes-tu quand je fais référence à son âme qui s’égare, lorsqu’il commet des méfaits ?
Malgré cette divergence de point de vue, je distingue une lueur taquine qui brille dans ses yeux. Il espère obtenir des excuses.
— Je me suis indigné mon père parce que vous faites erreur. Nul ne peut tenir l’âme humaine comme responsable.
— Mais ! Que racontes-tu, là, Joshua ? Justifie-toi, ordonne-t-il, le visage envahi d’inquiétude.
Puis, la tête baissée, il s’éloigne.
— Vous devez comprendre et admettre cette incapacité de corrompre ou altérer par quoi que ce soit l’âme de l’homme ou celle de la femme. Votre confusion naît de votre diagnostic. Toute dérive ou toute action odieuse s’explique par une anomalie mentale, me suis-je écrié.
Père Jacques a perdu l’habitude de pointer du doigt les méfaits. Chaque dimanche, il donne sa préférence à l’amour de Dieu plutôt que de prodiguer la bonne parole. Implorer la clémence relève d’une mission naturelle pour un homme de foi. Cependant, faire émerger toutes les horreurs et tous les péchés provoque un déchirement dans son cœur. Le désarroi envahit son esprit. Il s’enhardit de le supprimer au point qu’il s’éponge nerveusement le front de son mouchoir. Par bonheur, une chose le réconforte assurément, c’est ma présence. Oui ! Lorsqu’il se sent défaillir, il cherche dans mon regard un soutien, une force inégalée.
Je me sens heureux ! Vous devez jouer les aveugles ou fermer les yeux sur mes sourires pour ne pas les remarquer. J’éprouve de la fierté à afficher un tel visage et l’idée qu’il déteigne sur les vôtres illuminerait ces lieux. Par contre, je vous parle à voix basse, car déranger le curé et plus encore perturber sa messe renvoie une attitude irrespectueuse. Aussi, je reporte cette conversation dans un contexte plus approprié. Merci de votre compréhension.
Pourtant, il se différencie des jeunes de son âge. Il se moque de la séduction. Au sortir de l’adolescence, l’homme cherche sa promise, celle avec laquelle il va pouvoir s’élever. Non ! Ses aspirations s’orientent dans une autre direction. Son plaisir, il le délègue dans ses recherches scientifiques. Tout autre divertissement doit être écarté sans état d’âme.
Alan Katerman n'est pas un homme comme les autres. Grand spécialiste des transplantations cardiaques, il venait d'obtenir, depuis peu, une réputation mondiale. Son éblouissante carrière fut liée aux nombreuses années d'efforts. En conséquence, on sollicitait ses services pour les opérations qui s'avéraient délicates.
Je ne vous vois pas, mais devine vos pensées. Vous jugez insolite, étonnant, voire anormal, qu’un jeune étudiant passe la plupart de son temps dans les églises. Vous obtiendrez des éclaircissements le moment opportun. Ainsi, mes raisons vous paraîtront nobles et légitimes.
— Joshua ! Prends garde ! Chercher à rendre possible l’impossible, c’est sombrer dans la folie. Inutile de franchir l’entrée de cette église sans avoir retrouvé l’esprit en paix. M’entends-tu ?
Si j’ai passé l’essentiel de mon temps dans ma chambre à étudier et réaliser mes expériences, c’est pour le bien-être des hommes et des femmes.