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Citation de Charybde2


Dans ce même but, nous nous sommes aperçus qu’il était absolument nécessaire d’élargir ce tour d’horizon mondial de l’espionnage à la fiction. Cachés derrière la double enceinte du secret, les services de renseignement sont un objet de fantasme, et le sujet récurrent de films, séries, romans. Souvent dédaignée par les spécialistes comme un brouillard masquant les réels enjeux, la fiction participe en réalité pleinement de la sphère de l’espionnage. D’abord, parce qu’il s’agit d’un outil de renseignement puissant : la CIA, la première, a compris l’intérêt de collaborer avec Hollywood pour attirer les jeunes recrues. Pendant longtemps, le MI6 a couvé John Le Carré et Ian Fleming, dont les exploits sur papier célébraient, en creux, les capacités du service de renseignement britannique, et attiraient les défecteurs tentés par le passage à l’Ouest. Ensuite et peut-être surtout, parce que la fiction est bien souvent la seule vitrine des services de renseignement, et que scénaristes et romanciers sculptent durablement les mythes nationaux en matière d’espionnage. Le mépris dont ont longtemps souffert les fonctionnaires du secret dans la haute administration française a été largement alimenté par une certaine tradition de comédie sur l’espionnage, depuis Les Barbouzes jusqu’à Opération Corned-Beef en passant par Le grand blond avec une chaussure noire.
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