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Citation de Charybde2


La police de Bocchini avait des noms, des adresses. Les subversifs se divisaient en plusieurs catégories également dangereuses : les communistes orthodoxes, sans surprise, les communistes dissidents, éparpillés en chapelles innombrables, prométhéistes, pappalardiens, les socialistes ratiocineurs, toutes tendances confondues, les anarchistes, violents en paroles, les républicains au verbe anticlérical et les giellistes – les adhérents de Giustizia e Libertà -, derniers apparus dans la cour de l’opposition, agressifs en diable, imprévisibles. Cela faisait du monde à surveiller. La police ne manquait pas de personnel. Elle recrutait à tout-va des bureaucrates à horaire fixe, des agents stipendiés en imperméable, des indicateurs à la petite semaine, de gros poissons intellectuels. Elle faisait miroiter la stabilité de l’emploi et, si nécessaire, usait du chantage. L’appât du gain, une bêtise ancienne, une famille à protéger, les vieilles recettes marchaient à fond. Des indicateurs, il s’en trouvait dans tous les partis, qui ouvraient l’œil et le bon, tendaient l’oreille, transmettaient des documents utiles et inutiles, vendaient leurs amis pour un rien, touchaient des subsides du ministère de la Culture populaire. La police ne chômait pas. Elle accumulait. Mais elle n’avait pas les mains libres à l’extérieur. Pas autant du moins qu’elle l’aurait voulu.
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