TROISIÈME POÈME
Je sais que ma gueule pointue
Je sais que ma gueule pointue
Qui voudrait être ne sait où
M’ennuie à me suivre partout
Malgré cet ennui qui la tue
Que disent mes yeux à mes yeux
Souvent ce qui n’est pas à dire
Jamais rien qui me fasse pire
Et je vis ma vie avec eux
Ces deux témoins privés d’image
Dont je suis forcé d’abuser
Qui me content sans m’amuser
Cette histoire de mon visage
Serais-je obligé de pleurer
Et de rester sur cette tombe
Jusqu’à ce que ma pierre tombe
En chère poussière à leurrer
…
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