Une arête, pour impressionnante qu'elle soit à cette altitude, constitue en effet une voie relativement sûre. Certes, on risque d'y rencontrer des corniches : ces paquets de neige que le vent accumulé sur le fil même de l'arête et qui, la plupart du temps, surplombent le vide. Si la corniche s'effondre sous le poids d'un des grimpeurs, l'autre n'a pas le choix : sans perdre une seconde, qu'il soit devant ou derrière, il doit sauter du côté opposé à celui où s'est produite la chute. C'est ce jeu de balancier qui, seul, peut sauver la cordée.
Page 238