Tout comme Charlot dans Les Lumières de la Ville, Pemba, le précieux Pemba, avait retrouvé au fond de ses poches une bougie et une fiole d'alcool pharmaceutique à 90 degrés ! Patiemment il a fait fondre, dans une boîte de conserves, de la neige, additionnée d'alcool. Nous le regardions opérer. Son visage ne décelait pas la moindre trace d'émotion. Pemba était aussi calme que s'il eût été au camp de base. Pour lui, le dévouement est chose naturelle qui ne demande aucun effort. C'est ainsi qu'il est fait. C'est ainsi que sont faits les sherpas.
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Une arête, pour impressionnante qu'elle soit à cette altitude, constitue en effet une voie relativement sûre. Certes, on risque d'y rencontrer des corniches : ces paquets de neige que le vent accumulé sur le fil même de l'arête et qui, la plupart du temps, surplombent le vide. Si la corniche s'effondre sous le poids d'un des grimpeurs, l'autre n'a pas le choix : sans perdre une seconde, qu'il soit devant ou derrière, il doit sauter du côté opposé à celui où s'est produite la chute. C'est ce jeu de balancier qui, seul, peut sauver la cordée.
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