Gohindakal se souvenait des temps où, simple ciodra, il œuvrait pour le bénéfice du tout. Depuis qu’il avait accompli la métamorphose, il avait perçu dans les Annales intemporelles des éléments qui remettaient en cause bon nombre de textes et de règles qu’il avait considérés comme des vérités dans son autre vie. Avec le changement incessant, l’humilité était l’une des clefs fondamentales de l’évolution. Rien n’était figé, rien n’était acquis, il n’existait pas d’autre vérité que celle de l’instant. Aucune conscience, fût-elle la plus complexe, la plus évoluée, ne pouvait prétendre détenir la connaissance qui se formait et se déformait sans cesse. Le flot créateur ne s’embarrassait d’aucune loi, d’aucun poids.