On peut et on doit lutter contre l'audimat au nom de la démocratie. Ça paraît très paradoxal parce que les gens qui défendent le règne de l'audimat prétendent qu'il n'y a rien de plus démocratique (c'est l'argument favori des annonceurs et des publicitaires les plus cyniques, relayés par certains sociologues, sans parler des essayistes aux idées courtes, qui identifient la critique des sondages -- et de l'audimat -- à la critique du suffrage universel), qu'il faut laisser aux gens la liberté de juger, de choisir (« ce sont vos préjugés d'intellectuels élitistes qui vous portent à considérer tout ça comme méprisable »).