Pierre Jacquemot

Après la crise COVID, la question de la souveraineté alimentaire d'un continent dont la population devrait doubler d'ici 2050 est plus que jamais d'actualité.



En Afrique, il est encore possible d'étendre les surfaces cultivables sans faire courir trop de risque à l'environnement, mais cela ne suffira pas à assurer l'autosuffisance alimentaire du continent. L'innovation technique, une augmentation de la productivité et une forme d'industrialisation paraissent nécessaires.



De nouveaux acteurs devront également être mobilisés ou voir leur importance croître : la place des femmes, déjà importante dans l'agriculture africaine, devrait s'affirmer davantage ; les techniques numériques seront mobilisées pour une meilleur gestion des cultures, de l'irrigation et une limitation des intrans ; de nouveaux dispositifs de financement devront également voir le jour (une bonne partie des paysans africains n'a pas accès aux banques...)



Enfin, la proximité actuelle entre campagnes et villes, qui fait que plus de 50% des productions sont consommées par les citadins voisins, devra être conservée voire amplifiée.



L'analyse développée dans ce rapport est un peu trop technique pour le profane, mais reste néanmoins accessible. Elle apporte un éclairage intéressant sur les conditions à créer pour qu'un continent qui souffre régulièrement de famine puisse retrouver une autosuffisance alimentaire.
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..

Pierre Jacquemot a eu une carrière étonnante à mi-chemin de l’Université et de la diplomatie. Profil rare au Ministère des affaires étrangères où les ambassadeurs sont pour la plupart issus de l’ENA ou de l’INALCO, Pierre Jacquemot est économiste. Après un doctorat d’Etat en sciences économiques et une thèse en économie appliquée, il rejoint le cabinet de Jean-Pierre Cot en 1981. Expérience marquante pour ce jeune coopérant passé par le catholicisme social qui y voit l’occasion, après deux séjours au Sénégal en Algérie, de poser les bases d’une relation Nord-Sud débarrassée du paternalisme gaullien. Dès lors, il enchaînera les postes sur le continent : conseiller économique d’Abdou Diouf au Sénégal, patron de la coopération française à Ouagadougou et à Yaounde, il devient le tout-puissant directeur du développement de la rue Monsieur en 1997 avant de voir ses compétences reconnues par sa nomination à la tête des ambassades de France à Nairobi, Accra et enfin Kinshasa.

Cette riche carrière administrative n’a pas interrompu une fertile production intellectuelle. En compagnie de son compère, Marc Raffinot, Pierre Jacquemot n’a cessé d’écrire sur l’économie du développement. Caché sous le pseudonyme de Pierre Cappelaere, il a livré des chroniques très vivantes de ses affectations au Kenya, au Ghana et au Congo. L’originalité de sa réflexion vient de ce qu’elle se nourrit à ces deux sources : les outils de l’économie sont mobilisés au service de l’action diplomatique, l’épreuve de la réalité permet de valider ou d’invalider des théories qui, sans elle, resteraient stériles.



C’est dans cet esprit que Pierre Jacquemot a rédigé cet impressionnant traité d’économique politique africaine. Il s’inscrit résolument dans une démarche interdisciplinaire. Comme le résume bien Abdou Diouf dans sa préface : « Économiste de formation, Pierre Jacquemot ne tombe pas dans l’économisme ». Il ne s’agit pas selon lui d’une science abstraite faite de chiffres et d’équations. On ne comprendrait rien à l’économie africaine, nous dit-il, si on ne prenait en compte les trajectoires singulières et plurielles de ses Etats (ch. 1), le cadre institutionnel (ch. 2), les défis de la gouvernance (ch. 3), le facteur démographique (ch. 4).

Même lorsqu’il traite des sujets qui sont au cœur des problématiques de l’économie du développement, c’est toujours en sollicitant les outils de la sociologie, de l’anthropologie, de la politique. Ainsi du chapitre consacré à la sécurité alimentaire dont il montre qu’elle dépend autant sinon plus des infrastructures de transport que de la révolution verte. Ou de ses développements éclairants sur le système éducatif où est dénoncée la priorité donnée à l’université sur l’éducation primaire.



Toujours bienveillant, jamais complaisant, Pierre Jacquemot porte sur l’Afrique un regard qui évite à la fois les naïvetés de l’afro-optimisme et le cynisme de l’afro-pessimisme. Son manuel, qui remplit un vide criant dans la littérature en langue française, fera date.

Le clos de Pierre Editions Ex aequo



Le clos ; champ clos, domaine, enceinte, enclos, hermétique, jardin, mur, promenoir, terre, vigne, vignoble...Voici les mots qui me sont venus aussitôt à l'esprit ! Quand on ouvre un livre, on entre un peu doucement dans quelque chose d'enclos qui ne nous appartient pas, qu'on va découvrir peu à peu...Ce titre qui annonce quelque chose de mystérieux me plaît beaucoup.



Nous sommes en 1847, à Fontainebleau, l'intrigue relate l'aventure de Jean de la Haye, jeune architecte à Paris, fils d'une excellente famille qui essaye tant bien que mal de gagner sa vie, en vain. Lassé de cette vie parisienne, il s'éloigne de la capitale. Jean est seul au monde, sans famille, excepté un demi- frère qu'il n'a pas envie de revoir et qu'il déteste, étant le seul légataire de son père. Un peu désabusé, Jean se laisse mener par ses pensées et au hasard d'une promenade sans vraiment savoir où il va, il tombe nez à nez avec un extraordinaire et impressionnant hôtel particulier, le clos Saint Edouard.



Hôtel particulier, château, demeure majestueuse, légèrement effrayante, avec une multitude de fenêtres, des tours, des gargouilles, terrasses, un escalier gardé par des lions majestueux et un parc immense entouré de murs de trois mètres de haut. Jean ne se lasse pas de l'admirer, il sent que toute sa vie pourrait changer s'il possédait cette merveille. Attiré irrésistiblement par cet endroit mystérieux, il trouve un moyen d'entrer mais tout semble désespérément abandonné, envahit par la rouille du temps, les carreaux sont cassés. Jean, envouté décide malgré tous les découragements qu'on peut lui faire sur la très mauvaise réputation de l'endroit qui a connu une succession de drames, d'acquérir absolument ce bien qui est en vente. Pour y arriver, il est même prêt à revoir son demi-frère Henri pour faire affaire avec lui.



Jean s'installe, redonne sa splendeur à la demeure, rencontre l'être aimée et puis la réforme éclate. Henri se réfugie au Clos Saint Edouard mais les choses ne se passent pas comme il l'aurait voulu et il découvre ce qu'il n'aurait jamais pu imaginer jusqu'au dénouement, qu'il est impossible de raconter, sans tout dévoiler.



Roman court, construit en trois partie, un roman entre le conte, la nouvelle. J'y est retrouvé tous les ingrédients des nouvelles d'Edgar Allan Poe, celles de Guy de Maupassant, une petite touche de Georges Sand, d'Alain Fournier également, une fascination pour un château en ruine, une revanche familiale à prendre, un amour un peu étrange, une errance qui mènera Jean vers un autre château tout aussi majestueux que le Clos et son habitant, un personnage curieux et une construction comme un polar historique avec une belle chute à la fin.



J'ai passé un excellent moment de lecture, je l'ai lu doucement par petite touche me laissant conduire au fil des chapitre dans cette étonnante aventure au ton légèrement fantastique et intriguant, à l'écriture délicate mais directe et affirmée. Entrez et poussez le lourd portail et suivez Jean...!










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Voilà un auteur qui n’est pas un inconnu. C’est effectivement le même auteur universitaire qui a notamment écrit sur l’Afrique avec « L’Afrique des possibles » ou qui à représenté la France comme ambassadeur au Kenya.

Ce court roman a été écrit par un jeune homme de 17 ans.et n’a jamais été publié !

La question que je me suis posée une fois achevé la lecture, c’est pour quelle raison ?

Car enfin nous avons là une superbe roman historique, une intrigue policière qui fait songer à du Gaboriau ou du Wilkie Collins, tout cela avec une langue merveilleuse de classicisme et de simplicité.

Le plaisir qu’on éprouve à la lecture de cette prose élégante sans être surannée est à la mesure de l’histoire que nous raconte Pierre Jacquemont.

Un jeune architecte aux dents longues fait l’acquisition d’une vieille et élégante demeure bellifontaine enveloppée d’une malédiction : le Clos. Mais la résolution de ce mystère n’est pas son souci…

L’intrigue est basée, crois t’on au début sur la résolution du mystère mais très vite Pierre Jaquemot nous entraîne dans le sillage de son héros dont il nous conte les petits arrangements, l’ascension sociale et les déboires.

On atteint là au niveau d’un texte très balzacien. La description de la société bourgeoise de la fin du règne de Louis-Philippe est très réussie. Il y a là un ton très balzacien. On songe parfois à une version en mode mineure d’un personnage qui serait un petit frère de Julien Sorel.

La résolution du mystère interviendra vers la fin du récit mais elle ne fera que confirmer le portrait féroce d’une époque. Une manière très réussie de nous plonger dans l’Histoire par le biais d’un récit impeccablement mené qui est un véritable turn-over. C’est une prouesse ‘arriver ainsi à manier le roman-feuilleton, le polar et la reconstitution historique en maintenant constamment l’intérêt du lecteur.

Tous les personnages reflètent la mentalité des nantis d’une époque aveuglés par l’argent, égoïste et méprisant pour les autres. Aucun n’est franchement sympathique.

L’auteur nous montre la misère du peuple au détour d’une promenade de son héros dans Fontainebleau. Quelques lignes terribles qui sont l’un des attraits de ce court livre.

Voilà ,j’espère que vous lirez tous ce livre. Que vous aimiez le roman historique, le polar, la littérature blanche, vous en aurez pour vôtre gout. Précipitez vous.

Le clos, cette demeure jadis somptueuse attire le regard de Jean de la Haye, un jeune architecte. Son arrivée à Fontainebleau va être le début d’une suite d’événements qui vont le pousser vers son destin. Le tout sur un fond de révolution.



Ce roman a été écrit par un jeune homme de 17 ans et il est resté un très long moment rangé avant d’être édité. La question que je me pose est pourquoi ?! Parce que cette histoire en vaut carrément la peine. Dans un sens, ça m’arrange puisque j’ai pu la découvrir, chose qui n’aurait peut-être pas pu être possible autrement.



Merci beaucoup aux Editions Ex aequo pour leur confiance.



J’ai adoré suivre les aventures de Jean et surtout le fait qu’on part vraiment d’un événement simple : sa venue à Fontainebleau pour trouver du travail et surtout de la renommée et qui va finir par bouleverser sa vie. Après à vous de lire ce roman pour savoir si les choses seront positives ou négatives pour lui (ou bien les deux). Ce roman nous offre des rebondissements inattendus, pendant un certain temps je pensais savoir où l’auteur voulait aller et en fait pas du tout donc j’ai été vraiment surprise par la tournure des événements. Et quand on pense qu’on ne peut plus être surpris, l’épilogue arrive et nous remet une claque ! En tout cas, j’adhère totalement à cette fin !



J’ai aussi apprécié ce petit côté inquiétant lié à cette demeure. En parlant du Clos, mon âme d’historienne de l’art a vraiment apprécié découvrir cet hôtel particulier et son histoire. Ainsi que les descriptions de la ville. Elle nous plonge vraiment à Fontainebleau et nous donne envie de visiter ce lieu.



La plume de l’auteur à quelque chose de très poétique et est super agréable à lire. Les pages s’enchainent et la tension et le suspense montent crescendos. La montée en puissance de la révolution de 1848 se lie bien avec l'évolution de ce qui arrive à Jean.



En bref, une très belle découverte que je recommande !
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