Le désir
Elle entra, et passionnément, les yeux fermés, elle unit ses lèvres
aux miennes et nos langues se connurent… Jamais il n’y eut
dans ma vie un baiser comme celui-là.
Elle était debout contre moi, toute en amour et consentante.
Un de mes genoux, peu à peu, montait entre ses cuisses
chaudes qui cédaient comme pour un amant.
Ma main rampante sur sa tunique cherchait à deviner le corps
dérobé, qui tour à tour onduleux se pliait, ou cambré se
raidissait avec des frémissements de la peau.
De ses yeux en délire elle désignait le lit ; mais nous n’avions
pas le droit d’aimer avant la cérémonie des noces, et nous nous
séparâmes brusquement.
/Ed. Librairie Charpentier et Fasquelle, 1949