Nulle part
Extrait 4
Nos bouches sont des puits,
nos bouches sont des failles.
Y coule une rivière
de silence épaissi.
Nous apprenons à taire une voix souterraine,
à sceller de nos mains la blessure têtue,
l’aube de notre nuit se recouvre d’écailles
et la mue de nos yeux a des reflets de boue,
nous apprenons à voir la splendeur de l’abîme
et du corridor nu aux échos oubliés.
Une sueur épaisse a recouvert nos rêves,
lisière grêle où fermente le temps.
un paysage nouveau se dessine,
à perte de vue
in Revue Friches, n° 94, Cahiers de Poésie verte 2006