(...) La force de L'étranger tient évidemment beaucoup à la construction tranquille de ce tempérament glacial sous le soleil, ce caractère arraché à tout, lié aux amours délitées de l'enfance. (...) Mais au-delà de cet aspect, il y a, sans y toucher, une des grandes entreprises d'exploration, de forage, d'un mystère : l'éloignement vis-à-vis de soi-même. Une forme assumée de démission. Une fatigue existentielle qui est entre les lignes, comme un défi à l'existence de Dieu.
Albert Camus - L'étranger