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Citation de collectifpolar


Au presbytère, tandis que Kappel préparait l’infusion, l’abbé Fuchs alla fouiller dans un secrétaire et ramena un feuillet.
— Je veux vous faire une confidence, Kappel. Jusqu’ici, j’avais préféré garder la chose secrète, parce qu’il est contraire à mon ministère de jeter l’inquiétude dans les esprits. Mais, le mois dernier, j’ai reçu une lettre anonyme qui m’a beaucoup tourmenté.
Kappel coinça entre ses cuisses de coq le soufflet asthmatique qu’il manœuvrait depuis quelques minutes, ôta ses lunettes, en essuya soigneusement les verres et lut :
Monsieur le Curé,
Vous n’ignorez pas que le trésor de l’église de Saint-Nicolas-du-Port, à quarante kilomètres de votre paroisse, a été dérobé il y a quelques années. Bien que je ne puisse livrer la source de mes informations, je suis en mesure de vous avertir qu’une bande de cambrioleurs se prépare à piller les églises de notre région. Je ne puis révéler mon identité : ma vie serait en danger.
— Je ne connais pas cette écriture, observa le sacristain, mais elle est de la main d’un homme.
L’enveloppe portait le cachet de la poste de Nancy.
— J’ai cru d’abord à l’œuvre d’un mauvais plaisant, dit le curé, plus calme. Mais cette agression prouve que le danger est réel. Ce qui me trouble le plus, c’est la façon diabolique dont l’individu masqué a pu s’enfuir.
— Le mieux serait peut-être d’informer le maire ?
— Pour qu’il avise le Conseil municipal ? Et même, s’il n’en parle pas au conseil, il le dira à sa femme, et, après, le pays sera en révolution ! Non, Kappel. Pas de scandale…
— Bon, dit Kappel. Dans ces conditions, je veillerai.
— Vous êtes un brave homme, Kappel, mais nous ne sommes ni l’un ni l’autre capables d’exercer une surveillance !
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