Si les Bolonais peuvent apprendre à composer, les Vénitiens apprennent à peindre. Frago les a rencontrés en plusieurs collections de peinture et sur quelques autels d'église; grâce à l'abbé de Saint-Non, il va maintenant les voir chez eux, dans cette royale abondance des œuvres de ses enfants qu'offre Venise. Car ce sont bien les peintres vénitiens que nos voyageurs sont venus chercher, plutôt que Venise elle-même ; il est, en effet, surprenant, mais certain, qu'on ne retrouve dans l'oeuvre de Frago aucune réminiscence de la ville pittoresque et colorée dont Canaletto et Guardi, à ce moment même, immortalisent l'image.