L’homme n’était pas du genre malléable. Ce tempérament coriace l’avait aidé à passer du statut de petit traiteur à celui de restaurateur réputé et respecté, chef de l’établissement créé à l’image de celui de son père à La Havane. Le Miranda’s était l’hommage de Victor à la mémoire de ce père qui, comme de nombreux parents cubains à l’époque de l’arrivée de Castro, avait tout fait pour offrir un meilleur avenir à leurs enfants. La volonté de fer ayant assuré sa réussite sociale représentait aussi l’une des raisons de sa brouille avec Alejandro. Ils étaient aussi fiers et entêtés l’un que l’autre.