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4.29/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Auteur, poète, chroniqueur radio et rédacteur dans plusieurs revues telles que Front Populaire, le Comptoir et Philitt. Littéraire nourri de la chose politique, diplômé de Sciences-Po, Quentin Dallorme a lancé son blog casentleroussi.fr fin 2020 en pleine crise du covid afin d'analyser les choix politiques et les évolutions sociétales.
Éducateur fédéral d'aviron, passionné par les sports d'eau et de glisse, son premier roman "Le Cœur sur l'eau - un été à Nantua" raconte l'histoire d'un jeune rameur qui cherche sa place parmi les autres. Ode à la ville de Nantua, à la nature, au sport et à la contemplation, le roman, riche en tournures poétiques, fait la part belle aux sensations et aux ressentis.
Quentin Dallorme publie son premier recueil de poèmes "Plein Sud" aux éditions de l'Aire en 2022 qui reçoit le prestigieux prix Apollinaire Découverte le 8 novembre 2022 au café des deux magots à Paris. Cet ouvrage introspectif décrit l'exil spirituel d'un homme en marge d'un monde troublé.
L'auteur place la nature et la sensualité du corps au centre de ses publications et nous dévoile les malaises enfouis qui appellent une réponse, une quête spirituelle, un éveil.
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23 sept. 2022 Plein sud ! Quentin Dallorme


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
"Ce matin
je n'en finis pas d'avaler l'aube
qui saigne
au fond de ma gorge

je me sens blanc comme un caillou
béance plus ouverte que le ciel

j'ai beau toucher mes vêtements
presser mes lèvres sur la gourde
mes doigts mes sens ne heurtent
rien
n'ouvrent aucune porte dans le
jour

je suis à moi même
la lézarde
d'une lumière"
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"Son corps se raidit et il se trouva bizarre. Dans sa bouche, un goût presque oublié se mit à enfler, proche de la chaleur poussiéreuse des soirs d'été. Il se souvint de ce vent liquoreux de dix-neuf heures lorsque, adolescent, il parcourait les bois, humant la sueur des arbres et des buissons épuisés par l'agression incessante des insectes tout au long de la journée."
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Il n'aimait pas cette eau, celle des jours de vent, rafraîchie par la virulence de l'air, sournoise, piégeuse.
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De façon surprenante, une quiétude s'invitait dans sa poitrine. Elle nourrissait ses pensées, le conduisant à réfléchir. Et si cela avait été décidé ? Voulu ? Si cette panne lui offrait un temps d'absolu, quelques minutes d'un air chargé de puissance, fortifié par l'avènement du soleil ? Oui... c'était peut-être nécessaire.
Alors qu'il méditait sur sa présence dans cet endroit, le report de son rendez-vous lui parut progressivement inconséquent. La panne lui laissait du temps, elle était féconde, presque évidente. Elle avait toute sa place dans un ordre logique puisqu'elle le conduisait là, à dominer le monde, jouissant d'une quiétude chatoyante, ses membres engourdis d'un nectar vigoureux.
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Quentin Dallorme
La lassitude collait aux pensées d'Hugo comme une eau lourde. La séance ne s'était pas si bien passée que ça. L'agréable, c'était le contact de l'eau au travers des rames, la poussée du vent puis son absence, les couleurs, l'odeur... Pour tout cela, il fallait subir ces satanées moqueries, les visages froids des camarades, leur agressivité.
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Les miettes étincellent sur la table
vaquant comme une mer
Je les laisse
nourrir
une solitude
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Moment de bleu

Entre l'eau
le vide
l'oiseau, pourtant
déchire un coin infini
mais, aussitôt
le ciel reprend son souffle
dans la mer
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Ses parents et lui étaient couchés tête contre tête, avec pour simple frontière le mince mur de plâtre qui faisait d'un lieu deux histoires.
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Dans la lueur
une fidélité ronge jusqu'aux mousses
à même la roche

la paupière du sable gonfle
à mesure
que le soleil pleut

les joncs grillés empestent
un verre de myrte entre les doigts
je tâche mes lèvres

la sueur mauve
de l'enfer
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