Le regard des gens la terrassait et l’effrayait plus encore que son propre reflet dans le miroir de la salle de bain, aussi étroit soit-il. C’était une femme complexée, timide et sensible à l’extrême qui n’osait jamais prononcer un mot de trop. Elle noyait son mal-être dans la nourriture et, vice-versa, la nourriture la noyait dans son mal-être. Elle était enclavée dans un éperdu cercle vicieux, où tantôt elle allait mal parce qu’elle mangeait trop, tantôt elle mangeait trop parce qu’elle allait mal. Et ce, depuis tant d’années.