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Citation de langagepremier


Alba hésite entre honte, dégoût, tristesse et tendresse. Elle avance un peu plus. Elle lève une main, vite et mal. Une main gênée ; l’autre tient une toute petite valise, lourde en cet instant, celle des départs contraints. Elle hésite ; quelques mètres encore avant l’autre rue.
Le regard de sa mère à la fenêtre pèse sur son dos. Elles attendent un signe, une trêve dans la fuite, le temps, la distance, leurs silences. Alors se dit Alba : « Je rebrousserais chemin, je sonnerais à la porte bleu céleste, je reviendrais, je resterais, je ne me déroberais plus. Maman cesserait de ne gagner que de vaines et pitoyables batailles. » Alors, enfin, dans une plaine muette, sans armes, l’une et l’autre reprendraient souffle.
Au coin, Alba ne se retourne pas. Elle disparaît. Sa mère, figée, regarde une rue abandonnée. Lasse, elle a baissé sa main. Son bras ballant frémit à la douceur fraiche de son peignoir en soie. Il s’est entrouvert sur son corps nu, son long cou fripé, ses seins tombants et son sexe dégarni. Il est cinq heures de l’après-midi.
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