Quand elle le lui donne, sa main abîmée par le ménage effleure celle de la domestique, et elle lève les yeux vers le visage terreux de la fille, qu'elle voit accablée de fatigue. Très vite, avant que la pitié l'envahisse, elle se détourne. Se sentir coupable de s'être ainsi libérée risquerait de l'anéantir. Elle a trouvé une planche de salut à laquelle s'accrocher, une chance, fût-elle mince d'avoir une vraie vie, et elle ne va pas faiblir maintenant à la vue d'une inconnue en danger, comme tant d'autres, de se noyer.