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Citation de Tandarica


Radu Boureanu
Quel drôle de sorcier j'étais…

Je parlerai paisiblement comme dans un vers de Francis Jammes :
dans son cœur le parfum des framboises ne s'est pas répandu,
j'étais le sorcier le plus drôle,
quand j'essayais de chauffer la lumière de ses yeux, les chers.

Elle va trébucher entre des rubans et des aiguilles à tricoter
symboliques, parenthèses sentimentales,
de même qu'elle a fait, un été, dans une vallée,
quand les sapins étaient stupides comme mes gestes.

J'aurais combattu avec les communards sur les barricades
ou vaincu le cercle polaire avec Papanine ;
son œil aurait resté le même, lunaire revenant ;
je me demande de quel œil va-t-elle voir ce poème.

Elle va se plaindre de jouer sur la scène un rôle de seconde main,
tandis que je l'habille du vêtement porphyrogénète
telle une princesse de Byzance ; une aigrette
à mon heaume, médiéval, je m'incline profondément.

Les cités et les années et les rêves tu sais
comme ils passent vers la mort et les jours passent comme la fumée ;

là, près du ciel, quand le chemin se courbe,
un froid signe d’automne nous sépare.

Et je murmurerai comme dans un vers de Francis Jammes :
dans son cœur le parfum des framboises est mort peut-être, quand j'essayais de chauffer la lumière de ses yeux, les chers, quel drôle de sorcier j'étais.

(Traduction en français par Ileana Vulpescu)
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