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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Bucarest , le 09/03/1906
Mort(e) à : Bucarest , le 05/09/1997
Biographie :

Poète, prosateur, auteur dramatique, acteur, traducteur et peintre roumain.

Source : éditeur
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Bibliographie de Radu Boureanu   (1)Voir plus

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Radu Boureanu
Quel drôle de sorcier j'étais…

Je parlerai paisiblement comme dans un vers de Francis Jammes :
dans son cœur le parfum des framboises ne s'est pas répandu,
j'étais le sorcier le plus drôle,
quand j'essayais de chauffer la lumière de ses yeux, les chers.

Elle va trébucher entre des rubans et des aiguilles à tricoter
symboliques, parenthèses sentimentales,
de même qu'elle a fait, un été, dans une vallée,
quand les sapins étaient stupides comme mes gestes.

J'aurais combattu avec les communards sur les barricades
ou vaincu le cercle polaire avec Papanine ;
son œil aurait resté le même, lunaire revenant ;
je me demande de quel œil va-t-elle voir ce poème.

Elle va se plaindre de jouer sur la scène un rôle de seconde main,
tandis que je l'habille du vêtement porphyrogénète
telle une princesse de Byzance ; une aigrette
à mon heaume, médiéval, je m'incline profondément.

Les cités et les années et les rêves tu sais
comme ils passent vers la mort et les jours passent comme la fumée ;

là, près du ciel, quand le chemin se courbe,
un froid signe d’automne nous sépare.

Et je murmurerai comme dans un vers de Francis Jammes :
dans son cœur le parfum des framboises est mort peut-être, quand j'essayais de chauffer la lumière de ses yeux, les chers, quel drôle de sorcier j'étais.

(Traduction en français par Ileana Vulpescu)
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Radu Boureanu
Haute mère des rêves

Je garde encore quelque chose de ce fluide violet
dont m’a abreuvé la haute mère des rêves,
comme un mou frémissement de panache,
vers un être que je vois
dans un fauteuil brumeux de légendaire demeure.

Moi je suis de passage, mais j'incline mon front
avec des cheveux agités d'absinthe,
et je t'appelle, haute mère des rêves !

Je ne porte plus la couleuvre noire sur mon bouclier,
je ferme dramatiquement entre parenthèses
mon armée d'élans obèses
et un visage grotesque et abattu
sous un bonnet vert, à coins, de recrue.

Mais moi je suis de passage et faisant le pas
des neiges brûlantes montent dans ma pensée
vers la haute mère des rêves.

(Traduction en français par Ileana Vulpescu)
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Radu Boureanu
Le cheval roux

J’attendais sur une colline noire,
Sous le ciel – cloche qui pesait sur le monde –
Qu’il vienne de nulle part,
Je l’attendais sur une colline noire.

Il surgit comme une lumière
Qui serait venue de l’espace
Par une rigole invisible,
Bolide
Muet et fantasque dans le vide.

Il a chu comme un bloc immense de corail ;
Aucun son ne sortit de son poitrail ;
Sous ses hanches rondes, deux flammes rouges
Brillèrent, ailes rouges.
Je ne lui tendis pas, comme dans les légendes,
Pour s’en repaître, des braises sur un plateau.
Ce n’était pas un canasson boiteux.
Son regard n’était pas aveugle.

Et nous nous sommes envolés
Parmi les étoiles plus grandes que la terre
Où jadis nous marchions :
Étoiles mortes ; il les toucha
De ses ailes de feu, et elles s’allumèrent.

En vain avons-nous frappé
Aux lourdes portes bleues du rêve ;
Aucune porte ne gémit,
Aucun rêve ne s’ouvrit.

Des jeux d’étoiles se croisèrent au ciel.
Quelque part, sans bruit, un monde s’écroula.
Alors, tout seul, je me réveillai
Sous la cloche qui pesait toujours davantage sur le monde.
Le cheval roux s’était consumé dans le néant.
Je me réveillai comme un arbre sans feuilles,
Sur une colline noire.

(traduit du roumain par Alain Bosquet)
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Radu Boureanu
Le violon cosmique

Avec quels sons nouveaux vais-je les accueillir,
Cette heure, cet instant, ce siècle sans pareil ?
La terre dans l’éther s’est parée d’un bijou
Comme la belle met une boucle d’oreille.

Je ne peux pas rester étrange, solitaire,
M’attarder à chanter des bourgs moyenâgeux
Sur quelque lyre de bouleaux crépusculaires,
Lorsque dans l’uranium résonne le poème.

Bercé sur des coussins, faudrait-il que je rêve
Comme sur des nuages blancs le séraphin,
Quand le siècle depuis longtemps est dans la rue
Alors que le nouveau s’engendre de l’ancien ?

En passant sur un son, les colombes d’argent
Étrangement parfois me donnent le frisson ;
Dans cet espace où le tonnerre prend naissance,
J’entends le violon cosmique maintenant.

Peut-être aussi l’entendent ceux des autres sphères.
Depuis longtemps peut-être qu’au bord de l’abîme
Ils dardent leurs regards pour voir notre arrivée
Quand nous traverserons le silence cosmique.

Les vieux contes de fées avec tout leur mystère,
Ce qu’ils disent, ce sont au fond les grands symboles,
Ainsi : autour de nous tourne un cheval ailé
Ou bien, un héros de légende fend de ciel.

Ayant un quart de siècle et plus couru ma vie,
Colomb qui descendis sur la planète claire,
Si j’avais rencontré, par un chemin stellaire,
L’amour passant dans une charrette de rêve,

Depuis longtemps la terre serait pacifiée,
Nous ne verrions la boue qu’en minuscules taches
Et pétrifiée la cendre des porteurs de haine,
À tel point que le vent ne la soulève pas.

Nous nous serions aimés sur des routes astrales,
Chantant alors en vers un siècle sans pareil,
Chantant le souvenir de l’instant où la terre
A mis comme bijou une lune à son oreille.

(traduit du roumain par Guillevic)
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Degas, lui, conseillait à ses confrères et aux jeunes artistes de ne jamais peindre d'après nature. Pour lui, l'œuvre d'art–en l'espèce, la peinture–était ou, du moins, devait être non point la copie servile d'une chose vue, mais un produit de l'imagination. Même s'il n'hésitait pas, partant en guerre avec sa passion coutumière contre les peintres de "plein-air", à déclarer qu'il fallait "coller ceux-ci au poteau" ou les empêcher officiellement de peindre à leur manière.
p. 9
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