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Citation de Ezzox


Cath venait de casser trois œufs quand Lévi tira sur sa queue-de-cheval.
— Hé…
— Oui ?
— Pourquoi est-ce que ta sœur ne m’aime pas ?
— Tout le monde t’aime, Lévi, dit Cath en battant les ingrédients avec une fourchette.
— Dans ce cas, pourquoi est-ce que tu traînes avec elle que quand je ne suis pas là ? [...]
Comme il ne la lâchait pas des yeux, elle finit par répondre.
— Peut-être que je veux te garder pour moi toute seule…
— Peut-être…, dit-il en se passant une main dans les cheveux. Ou peut-être que je t’embarrasse. [...]
— Qu’est-ce qui serait susceptible de m’embarrasser chez toi ? Que tu sois mince et élancé, ou ta personnalité irrésistible ?
— Alejandro est brillant, dit Lévi à voix basse, et sa famille possède la moitié des Sand Hills.
— Attends un peu, dit Cath [...] Tu crois vraiment que tu m’embarrasses ? Pour de vrai ?
Lévi sourit avec douceur, puis haussa les épaules.
— Je ne t’en veux pas, ma puce.
— Non, mais ça ne va pas la tête ? D’une, je ne savais même pas ce que tu viens de me dire sur Jandro, et de deux, qu’est-ce qu’on s’en fiche ?
Cath tendit une main vers le torse de Lévi et empoigna son sweat-shirt noir.
— Regarde-toi, Lévi. Tu es… Tu es… [...] Tu es magique.
Lévi lui offrit un si grand sourire que ses yeux s’en fermèrent presque. Elle embrassa le coin de sa bouche, et il pivota pour saisir ses lèvres entre les siennes. [...]
— Pourquoi, alors ? lui demanda-t-il. Pourquoi est-ce qu’elle ne m’aime pas ? Je te prive de tes moyens quand je suis là ? Je sens que tu ne veux pas qu’on soit tous les trois dans la même pièce.
Cath repoussa son torse, se libéra de son étreinte [...]
— Ça n’a rien à voir avec toi.
Lévi se pencha pour essayer de capter le regard de Cath.
— Comment est-ce que je peux en être sûr ?
— C’est juste… Tu n’y peux rien, c’est étrange. Tu comprendrais si tu avais grandi avec nous ou si tu nous avais rencontrées en même temps.
— Qu’est-ce que ça changerait ?
Cath secoua la tête et gratta le dessous de l’omelette avec une spatule en bois.
— Dans ce cas, j’aurais su que tu m’avais choisie, moi, en toute connaissance de cause. [...]
— Je t’aurais choisie de toute façon…
— Tu ne connaissais pas Wren quand tu m’as choisie.
— Cath… [...]
— Je sais que tu la trouves jolie…
— Tu le sais, parce que tu sais que toi, je te trouve jolie.
— Tu as dit qu’elle était canon.
— Quand ça ?
— Quand tu l’as rencontrée.
L’espace d’une seconde, Lévi sembla troublé et courba harmonieusement l’un de ses sourcils.
— Tu as dit qu’elle était Superman et moi Clark Kent, précisa Cath.
— Cather, dit-il, se rappelant soudain le fâcheux épisode. J’essayais d’attirer ton attention. Je tentais de t’avouer que je te trouvais canon sans avoir à te le dire directement.
— Eh bien, tu t’y es pris comme un manche.
— Je suis désolé.
Lévi posa de nouveau les mains sur la taille de Cath. [...]
— Je sais que tu m’aimes bien, dit-elle.
— Que je t’aime, tu veux dire.
Cath ne pouvait détacher ses yeux de la poêle.
— Elle me ressemble tellement que certains de nos amis n’arrivaient pas à nous différencier. Et puis, le jour où ils y parvenaient, c’était parce qu’ils venaient de se rendre compte laquelle des deux jumelles était la seule à être digne d’intérêt : Wren souriait plus, parlait mieux…, faisait plus attention à elle.
— Je n’ai pas de mal à vous différencier.
— Cheveux longs, lunettes.
— Cath, hé, regarde-moi…
Il tira sur les pans de sa ceinture[...]
— Je n’ai aucun mal à vous différencier, répéta-t-il.
— On a la même voix, on parle de la même façon, on bouge de la même façon…
— C’est vrai, acquiesça-t-il en soulevant son menton d’un doigt. Et c’est ce qui rend vos différences encore plus marquées.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Que parfois ta sœur dit des choses qui m’étonneraient si elles sortaient de ta bouche. C’est un exemple, bien sûr…
Cath le regarda dans les yeux, hésitante : ils étaient grands ouverts, remplis de sincérité.
— Quelles choses ?
— Je n’ai rien en tête, là, mais il n’y a pas que ça. Par exemple, elle sourit plus que toi, mais, d’une certaine manière, elle est plus froide, je trouve. Plus distante.
— Pourtant, c’est moi qui ne quitte jamais ma chambre.
— Je ne trouve pas les bons mots… J’aime bien Wren. Ce que je connais d’elle, en tout cas. C’est juste qu’elle est moins… douce que toi.
— Elle manque moins de confiance en elle.
— C’est peut-être pour ça, oui, en partie. Et puis elle a aussi l’air de savoir ce qu’elle veut, et elle fonce pour l’obtenir. Peu importe ce qui se passe autour.
— Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à ça…
— Pas grand-chose, mais ça ne te ressemble pas. Tu es moins fonceuse, plus vigilante. Tu prends beaucoup sur toi… J’aime ça, chez toi… Je préfère ça.
Cath ferma les yeux et sentit des larmes perler le long de ses joues.
— Et j’aime tes lunettes, dit-il. J’aime tes tee-shirts Simon Snow, et j’aime que tu ne souries pas à tout le monde, parce que, du coup, quand tu me souris à moi… Cather…, regarde-moi.
Il l’embrassa, et elle leva les yeux vers lui.
— Je t’ai choisie, parce que c’est toi que je préfère… À toutes les autres femmes.
Cath prit une respiration presque douloureuse et effleura d’une main le menton du jeune homme.
— Je t’aime, Lévi.
Le visage de ce dernier s’illumina, et il l’embrassa de nouveau.
Quelques secondes plus tard, il se détacha légèrement d’elle.
— Dis-le encore une fois.

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