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Citation de Ezzox



— Est-ce que tu t’inquiètes pour ton père au point de ne pas pouvoir me dire pourquoi tu m’en veux ? lui demanda-t-il, la bouche pleine.
— Ça n’a pas d’importance, marmonna-t-elle.
— Pour moi, ça en a, répliqua-t-il, avant d’avaler. Dès que j’entre dans une pièce, tu en sors.
Comme Cath ne fit aucun commentaire, il poursuivit.
— C’est à cause de ce qui s’est passé l’autre soir ?
Comment répondre à cette question ? La vérité, c’est qu’elle ne voulait pas y réagir. Elle leva les yeux vers le haut du mur, là où aurait dû se trouver un écran de télé si cet endroit n’avait pas été conçu comme une prison.
Elle sentit Lévi se pencher contre elle.
— Parce que, si c’est ça, je suis désolé, dit-il. Je ne voulais vraiment pas te mettre mal à l’aise.
Cath se pinça le nez juste entre les deux yeux, se maudissant de ne pas savoir où se trouvaient exactement ses canaux lacrymaux.
— Tu es désolé ?
— Je suis désolé de t’avoir mise mal à l’aise. J’ai peut-être mal interprété ton attitude à mon égard, et je m’en excuse. Je lisais peut-être dans ton regard quelque chose qui ne s’y trouvait pas…
Cath se creusa l’esprit pour trouver une pique blessante à propos de Lévi et de la lecture, puis abandonna l’idée.
— Tu as très bien interprété mon comportement, avoua-t-elle en secouant la tête.


Se sentant soudain davantage envahie par la rage que par la honte, elle décida de se lancer…
— Je suis venue à ta fête.
— Quelle fête ?
Elle tourna les yeux vers lui, et ce, même si elle pleurait, que ses lunettes étaient à moitié recouvertes de buée et qu’elle ne s’était pas coiffée depuis la veille au matin.
— La fête, répondit-elle. Chez toi. Jeudi soir. Je suis venue avec Reagan.
— Ah oui ? Je ne t’ai pas vue…
— Tu étais occupé. Dans la cuisine.
Lévi perdit aussitôt son sourire, et il se redressa lentement. Cath déposa son sandwich sur le siège d’à côté et serra ses mains entre ses cuisses.
— Oh, Cath…, lâcha-t-il, penaud. Je suis navré…
— Ne t’excuse pas. Vous aviez l’air de passer du bon temps, c’est le principal.
— Tu ne m’avais pas dit que tu comptais venir.
Elle riva de nouveau son regard au sien.
— En gros, si je t’avais dit que je venais, tu n’aurais pas fricoté avec une autre fille dans ta cuisine, c’est ça ?

Pour la première fois depuis que Cath avait fait sa connaissance, Lévi ne trouva rien à répondre. Il posa son sandwich, puis passa ses deux mains dans sa chevelure blonde et clairsemée. Ses cheveux étaient plus fins que ceux de la jeune fille. On aurait dit de la soie…, des pistils de pissenlits…
— Cath, finit-il par dire, je suis vraiment désolé…
Cath n’était pas bien sûre de comprendre de quoi s’excusait Lévi. Lorsqu’il leva les yeux vers elle, il avait l’air sincèrement navré… Navré de l’avoir fait souffrir.
— C’était juste un baiser, dit-il en haussant les sourcils.
— Duquel est-ce que tu parles ? l’interrogea-t-elle.
Il replaça ses mains sur sa nuque, et ses cheveux retombèrent sur son front.
— Des deux.
Cath prit une inspiration profonde et saccadée, puis expira par le nez.
— OK, dit-elle. C’est… bon à savoir.
— Je ne pensais pas que t…
— Lévi, l’interrompit-elle, avant de le fusiller du regard, s’efforçant de paraître sévère, malgré ses larmes. Je ne te remercierai jamais assez de m’avoir conduite ici, mais écoute-moi bien : j’aimerais que tu partes, maintenant. Pour moi, un baiser, ce n’est pas anodin… Voilà pourquoi je t’évite, et pourquoi j’aimerais que tu partes. Compris ?
— Cath…
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