De nos jours, les gens sont tellement esclaves des aspects matériels de la vie, qu'ils n'ont guère le temps de s'observer de façon critique. Ils se réveillent le matin et commencent Immédiatement à organiser les activités du jour. Car l'activité constitue pour eux une vertu et la pensée contemplative, une sorte de poisson crevé. S'ils évitaient cette pression qu'ils s'imposent, ils trouveraient extrêmement intéressant d'observer le processus du réveil. Ils remarqueraient, par exemple, qu'entre la période du sommeil profond, durant laquelle ils n'ont conscience de rien du tout, et le moment où ils sont pleinement réveillés, il existe un interrègne où la conscience commence tout juste à se mettre en mouvement et où l'esprit tisse ses rêveries en un rêve diaphane qui prend fin avec le réveil complet.