— Ecarte les bras et rapproche les pieds ! Attention, la voile ! Plus inclinée vers l'arrière ! Serre le vent, serre le vent !
Au moment où je descends de ma R 5, Alain Quefort est en train de donner des conseils à une splendide sirène juchée sur une planche à voile qui tangue dangereusement, à une vingtaine de mètres du rivage. La sirène en question, d'ailleurs, ne ressemble à une sirène que par la moitié supérieure de son corps. A l'évidence, sa moitié inférieure ne se termine pas en queue de poisson. C'est une merveilleuse créature grande et mince, dévêtue d'un monokini rouge à peine plus large qu'un ruban d'emballage. Pour l'instant, je ne l'aperçois que de dos, mais si l'endroit vaut l'envers, je jouerai volontiers à pile ou face avec elle. Comme si elle devinait mes pensées, la fille se tourne à demi, me dévoilant son meilleur profil. Belle figure de proue, ma foi ! En voilà une qui n'a pas besoin de gilet de sauvetage. On aimerait se noyer dans ses environs immédiats pour l'utiliser comme ultime planche de salut.