Kamal Redouani : Les dossiers secrets de Daech
Les Occidentaux ne comprennent rien à l’islam, vous préférez voir vos femmes dévêtues. Si vous respectez la femme, son corps ne sera pas offert au regard de qui veut.
Je connais la valeur de ma liberté. Je l’ai gagnée. Il y a des gens qui n’ont rien fait lors de notre révolution et qui en ont juste récolté les fruits. Moi j’ai combattu, j’ai souffert dans ma chair, je n’ai pas eu peur pendant la révolution, je n’ai pas peur après. Je suis plus forte qu’avant. Les gens me disent que ma révolution n’est pas finie. Et c’est vrai, car le but de notre révolution n’est pas encore atteint. Je continuerai le combat.
Édifier une nation, communiquer, attirer des combattants du monde entier, faire face à une coalition internationale jusqu’à frapper au cœur de l’Europe ne sont pas l’apanage d’un simple gang de criminels, aussi organisé soit-il. Ce n’est pas le fruit du hasard. Ces hommes ont une histoire, une stratégie et un objectif construit au fil du temps et qui date de bien avant la proclamation d’un État islamique.
Sur le territoire de Daech, seuls les musulmans sunnites « made in Daech » ont le droit d’exister. Les chrétiens doivent quitter le territoire ou payer une taxe, l’équivalent de treize grammes d’or par personne. Les Yazidis, une minorité religieuse considérée par Daech comme des adorateurs du diable, sont réduits à l’esclavage, vendus et échangés comme du bétail.
Rien n’est plus dangereux que lorsque l’ignorance et l’intolérance sont armées de pouvoir.
Voltaire
Je sais à peine lire et écrire, mais grâce à des anciens artificiers de Saddam, j’ai appris à confectionner des bombes. Ils n’avaient pas le choix. On en avait kidnappé deux et pour retrouver leur liberté, il fallait qu’ils m’apprennent leur savoir-faire.
On est comme à l’âge de pierre, m’explique le plus âgé d’entre eux, on se lave, on boit et on cuisine avec l’eau de cette source. Sans ça on serait morts de soif, mais on ne sait même pas si elle est potable.
En Tunisie, habituellement, les chauffeurs de taxi évitent de parler politique. Ben Ali a instauré un climat de terreur où tout Tunisien se sent épié et écouté.
Ce sont des monstres, je ne pouvais pas sortir sans un homme à mes côtés, je ne pouvais m’habiller librement. Une femme est moins que rien à leurs yeux.
Une génération sacrifiée, une génération pour qui couper une tête est un acte de bravoure.