Le mariage cependant devait avoir lieu au cœur des terres saxonnes, dans le palais préférés d'Henri et de Mathilde a Quedlinbourg. Que ne firent-ils pour dresser le festin ! C'était l'automne. Les fruits de la foret furent récoltes et disposés sur la table du banquet. De superbes champignons. Des sangliers, chevreuils et cerfs rôtis. De grandes quantités d'hydromel. Je m'étonnais du nombre formidable de visiteurs. j'avais l'impression de n'en avoir jamais vu autant auparavant
”- A présent, tu n'es plus seulement l'épouse du fils du roi, mais en outre la mère du successeur saxon au trône, me dit mon époux. Sa voix résonnait de fierté.
- Je n'en suis pas moins une étrangère, et il en sera toujours ainsi, répondis-je.
Otton sourit.
- Avec cet enfant, tu as acquis une très grande considération, quoi que tu en penses.
- J'ai l'enfant et vous m'avez.
C'était vrai : avec cet enfant, j'avais acquis une plus grande considération, mais aussi une plus grande dépendance. Du fait qu'il était dans leurs mains, j'étais encore plus leur prisonnière.
Le Sauveur est l'homme auquel la reine aspire quand son mari est en campagne. Quand son mari est là également, la reine soupire après le Sauveur. Ce que son époux ne peut lui donner, elle peut l'attendre du Sauveur. Il en est l'exact contraire : le Bon Berger. Il est doux. Sa force est puissante dans les faibles. Avant de s'endormir, la reine ressent un léger picotement aux endroits où les clous de la croix ont transpercé les mains duSauveur. Pendant qu'elle sombre dans le sommeil, elle sent que c'est lui qui lui offre le sommeil la délivrant du jour. Tout comme un jour il viendra la chercher pour le sommeil éternel qui la libérera de tout et l'apportera à sa mère.
J'étais bouleversée. Allai-je supporter de vivre chez les Saxons? Ils n'avaient pas de solides murailles en pierre. Leurs châteaux forts étaient fait de bois et de terre.