Quant au concept de « modernité », il est souvent utilisé de façon tellement abusive pour tenter de justifier n’importe quoi, à tous propos et sur tous les sujets, que l’on devrait y regarder à deux fois avant de l’appliquer à un événement historique quel qu’il soit.
Pour relativiser, dans une certaine mesure, l’évocation de l’actualité de la Commune – ou pour se prémunir contre une éventuelle accusation d’anachronisme – il arrive qu’on prenne soin d’affirmer qu’elle ne saurait être considérée comme un « modèle » pour notre temps. Une précision qui semble évidente, mais qui fut plutôt absente pendant la très longue période précédant la faillite historique d’autres « modèles », qui revendiquaient précisément une étroite filiation avec la Commune de Paris. Aujourd’hui la référence à ces « modèles » n’est plus de mise, et le concept même est contestable dans son principe. En ce qui concerne la Commune, il n’aurait d’ailleurs pratiquement aucun sens. Non seulement parce que l’évolution de nos sociétés a connu, comme rappelé ci-dessus, des accélérations profondes – plus en quelques années que dans les siècles précédents – au long des cent trente-sept années qui nous séparent de l’événement, mais aussi parce que la description des institutions communales et de leur fonctionnement n’incite pas à les prendre pour modèle.