La guerre décide du sort des peuples depuis l’aube de leur existence, elle creuse le lit des rivières, elle désigne le maître et l’esclave, elle ouvre et ferme les portes des prisons, elle nourrit le geôlier dans le même temps qu’elle libère le prisonnier. Elle est la mère de deux fils, le vainqueur et le vaincu, qu’elle abreuve du même lait. Pour l’un, elle est joie et bienfait, pour l’autre elle est mort et désespérance.
(Québec Loisirs, p.108)
Alors qu’il traversait le cimetière, il perçut une odeur de soufre. Des traces de sabot marquaient la terre à l’endroit des plus récentes sépultures. Malédiction! Un court instant, il entrevit le cheval du diable qui crachait le feu dans sa direction.
(Québec Loisirs, p.166)
Ton indésirable venue sur cette terre ingrate, fut celle d'un martyr : dès ta naissance, tes chairs furent douloureusement meurtries par les arêtes vives de cette lourde croix qui, si par moment te quittaient, réapparaissaient pour mieux t'écraser. Ta misérable destinée fut celle des êtres simples et généreux, sans défense, ne possédant ici-bas aucune place, si ce n'est pour y souffrir et disparaître prématurément, ne laissant la moindre trace de leur passage, pas même celle d'une légère sépulture. Adieu, PETIT ROGER.