L’État au régime a été publié en 2012 par René Dosière, un député expérimenté (pour être poli) et connu du grand public pour son engagement en faveur de l’exemplarité et de la transparence financière. Malgré quelques innovations intervenues entre temps, ce petit livre à la lecture agréable se révèle toujours d’actualité.
L’ensemble est caractérisé par un décalage entre le titre et le contenu. L’on sent clairement que l’auteur mène plusieurs batailles complémentaires mais qui peuvent perdre le lecteur. Outre la transparence, le voilà qui pourfend les idées reçues, défend le parlementarisme et recommande quelques pistes destinées à faire des économies. Ces dernières qui servent de prétexte à cet ouvrage restent les moins nombreuses. Elles sont d’ailleurs ciblées sur les hautes instances de l’État sans s’intéresser aux politiques publiques.
Le trait est volontairement allégé et résiste difficilement à une analyse plus poussée. Certes les pistes évoquées sont intéressantes et doivent être mises en œuvre (d’autant que certains exemples sont franchement scandaleux), mais elles ne peuvent se suffire à elle-même. L’auteur le reconnaît lui-même d’ailleurs. Le titre aurait-il donc été un coup de l’éditeur ?
Certains passages (notamment ceux consacrés à l’Assemblée nationale) manquent cruellement d’esprit critique. Il en est de même pour les mesures mises en place par les gouvernements socialistes… alors même que l’auteur est un député du même parti. A plusieurs moments, le silence est utilisé pour éviter certains sujets : absentéisme, gestion des dotations du côté socialiste… Engagé oui, mais dans la limite de la discipline de parti ? Et la transparence ?
Malgré une critique un peu trop rude peut-être, le texte se lit bien et propose une approche qui se tient. De nombreuses mesures gagneraient à être mises à l’essai. Le livre mérite donc d’être lu, malgré son approche partisane. La polémique n’est pas l’effet premier recherché et la volonté de s’inscrire dans une sorte de consensus raisonné reste louable.
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Combien nous coûte la présidence ? Dans quoi part le budget de l'Elysée ? René Dosière livre ici les résultats d'une enquête et une démarche entreprises il y a plus de vingt ans. Il nous explique comment il a été amené à se pencher sur ce sujet et comment il a fait en sorte qu'un contrôle soit progressivement mis en place sur le budget de l'Elysée. En fait à l'origine ce budget n'existe pas. C'est son action, aux côtés de celle d'autres parlementaires, qui a permis une clarification puis une rationalisation des dépenses. Secteur par secteur, il nous raconte comment les présidents depuis Jacques Chirac, voire avant pour certains aspects, dépensaient l'argent, pour quelles raisons, sous quelles modalités. On découvre que finalement aujourd'hui le montant n'est pas si élevé que ça. Il pose aussi la question du budget de la conjointe du président et envisage le cas où nous passerons à une présidente et son/sa conjoint·e. Il fournit aussi des éléments de comparaison avec l'étranger et notamment l'Allemagne. L'enquête est à poursuivre avec les têtes des chambres parlementaires comme il l'explique en conclusion. J'ai beaucoup aimé sa prose : c'est écrit dans un style simple et clair, c'est sourcé et la bibliographie en fin d'ouvrage permet d'aller plus loin.
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Le titre de ce livre est trompeur car il laisse penser que René Dosière va y développer toutes les tâches et les missions qui attendent les élus locaux dans l’exercice de leur mandat.
Certains étudiants pourraient alors penser que ce livre constituera une bonne base de révisions pour les concours afin de mieux appréhender le rôle de nos élus et le fonctionnement des collectivités locales.
Ne vous trompez pas, René Dosière n’a aucune envie de faire un consciencieux passage en revue des missions de l’élu local - ce qui serait très rébarbatif d’ailleurs - il préfère plutôt s’attaquer à quelques thèmes qui lui tiennent à cœur et qui nuisent à la démocratie selon lui : le cumul des mandats, le financement de la vie politique, les élus et l’argent et enfin la réduction du millefeuille territorial. Des sujets fondamentaux pour tout ceux qui s’intéressent à la vie politique et à la démocratie (et pour ceux qui préparent des concours donc).
Dans une première partie, René Dosière revient sur son parcours et ses débuts puisque c’est principalement de son expérience qu’il tire sa réflexion sur les incohérences et les limites de notre modèle politique ainsi que les difficultés que peuvent rencontrer les élus locaux. Il faut reconnaître qu’il sait de quoi il parle puisqu’il a été député, maire, conseiller général ou encore président de conseil régional. Il déroule ensuite ses marottes et notamment le non-cumul des mandats dont il est un fervent partisan alors qu’il a été lui-même pendant très longtemps un cumulard mais sur ce point-là, René Dosière se retranche derrière la formule de Guy Carcassonne : “Tant qu’il n’est pas interdit, le cumul des mandats est politiquement nécessaire”.
Malgré un titre qui ne reflète pas vraiment son contenu, ne fuyez pas ce livre pour autant car la pensée de René Dosière est précieuse, pertinente et toujours argumentée ; il nous manquera en tant que député (il a choisi de ne pas se représenter lors des dernières législatives). Libéré de la logique des partis - bien qu’il se soit souvent comporté comme un franc-tireur - nul doute que sa parole, sa rigueur, son exigence et son analyse méticuleuse des finances publiques continueront à alimenter le débat public.
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Voila un livre politique didactique et très bien illustré.
Ca reste un livre politique, donc certains diront "que de blabla", d'autres "que de mensonges", d'autres "il a parfaitement raison", etc...
Bien sur on voit bien dans le contenu qu'il est socialiste et donc dresse quelques lauriers aux gouvernants actuels. Mais il reconnait que de "bonnes choses" ont été faites sous le gouvernement Sarkozy. Il démonte aussi pas mal de clichés.
Plus que "gaspiller moins pour dépenser mieux", j'aurai sous titré "besoin d'éthique et de transparence pour croire dans les politiques".
A lire si ce sujet vous intéresse.
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