Le calife regardait partout autour de lui avec curiosité. Son rida’ noir était retenu, au front, par un modeste agal.
- Connaissez-vous le souk de Rey ? murmura-t-elle.
- Non.
- Alors restez près de moi surtout, car c’est un vrai labyrinthe. Chaque année il s’étend davantage. Ses couloirs sont un enchevêtrement sans rime ni raison.
- J’ai cependant l’intention de te semer pour l’explorer selon mon bon plaisir.
- Vous essayez d’être drôle, sayyidi ?
Il fronça les sourcils.
- Tu ne peux utiliser ce terme ici, Shéhérazade.
Il avait raison. Surtout par ces temps si troublés où la rébellion contre son autorité agitait les rues de Rey.
- Vous avez raison… Khalid.
Il poussa un soupir et ajouta :
- Et toi, comment dois-je t’appeler ?
- Pardon ?
- Oui. Comment tes amis t’appellent-ils ?
Elle hésita. Pourquoi lui cacherais-je le diminutif stupide que Rahim m’a donné lorsque j’avais dix ans ?
- Shazi.
Une ombre de sourire surgit sur ses lèvres.
- Shazi… Cela te va bien.
Elle leva les yeux au ciel.
- Venez maintenant !