Octobre
les heures passent en se demandant
ce que serait maintenant
si le mécanisme n’était pas cassé si
on savait recevoir
derrière la fenêtre
les feuilles se décrochent des branches
au ralenti
comme si les arbres s’endormaient
p.64
//Sandra Lillo (France 1973 -)
Nuit blanche –
j’essore mes rêves
au fil de l’aube
p.40
//Sandrine Waronski (-)
L’envol
L’envol
ça commence sur un cahier
bien rangés une suite de mots
qu’on accumule un peu chaque soir
et des dessins
des arabesques de lignes
qui s’enroulent et prennent toute la page
l’envol
c’est
deux branches en croix ton cahier tes rêves
tu accroches une des lignes au cerf-volant
et tu t’en vas
p.59
//Pierre Rosin ()
à la lisière des mots…
à la lisière des mots
il arrive
que les ombres s’évaporent
se font ruines
de la lumière
là où les ombres se rejoignent
juste au bord
du silence des nuits
des corps des souffles
apercevoir l’innocence
du balancement des branches
p.28
//Cédric Merland (France, né en 1973 – )
lorsque le soleil tombe
lorsque le soleil tombe derrière la ligne droite tirée devant nous
ce grand fil infini si fin qu’on croirait un mirage
lorsqu’il se renverse
pour caresser d’autres latitudes
qu’advient-il des couleurs
où vont tous ces sourires de gouache
dorment-ils aussi
pendant que d’autres s’allument
p.63
// Sophie Nicol
Au large de tes yeux
Au large de tes yeux lève une image qui tient au secret de la neige
au large de tes mots ta parole gagne une ombre
ici, tu n’as qu’une maison pour ton souffle et tes mains
tu n’as plus à rougir les vides de ton cœur
dans la langue maternelle tu as raison du froid
p.8
//Rodolphe Houlié
Tu me disais
Tu me disais
jamais sans toi
et je le croyais
aujourd’hui
l’eau les pleurs se mélangent
et c’est la même peur
j’avance un pas
la mort me noie
plus de chemin
plus de visage
mais la nuit immense
où tu n’es pas
Avance amour
si tu me retrouves
ce ne sera pas le halo de la lune
ce ne sera pas l’éclat de la mer
mais ce qui brille de moi
à l’intérieur de toi
p92
//Marilyse Leroux (France Née à Vannes en 1955 -)
Entre dans la nuit
Fondre frontière
Dehors dedans
Le noir d’apparence
Réfléchit bien d’autres décors
À l’inverse d’une surface
La blancheur de mon corps
Voici que je respire
Et qu’il est question de vivre
p.134
//Sylvie Raoul (France 1966 -)
Nuit blanche
Nuit blanche –
j’essore mes rêves
au fil de l’aube
p.40
//Sandrine Waronski
Quelque chose se passe entre le Crépuscule
…et l’Aube où la conscience revient à soi,
mais déjà trop tard pour l’évènement qui
s’éloigne.
Emmanuel Lévinas
disApparition
bruisse déjà avant de réussir d’abord
déjà là au fond de la pupille nuiteuse
fantôme de l’ombre point sommeillant encore
de présence aveugle blancheur muqueuse
s’acheminant au travers de siècles d’humeur
couvée larvaire de la nuit déjà déjà
passée fourmillement attendu mais
trace intervallaire à jamais éloignée
p.51
//Trihn Lo(-)