PATMOS
Extrait 2
Le nom. Ne glisses-tu pas, toi, à l’intérieur de l’ombre,
entre noms et rivages, entre les noms véritables
et la lumière qui sauve ?
Mais ne dis pas qu’un nom n’est rien d’autre qu’un nom,
il contient le matin, et le soir qui s’éteint, tamisé
par le temps,
deux syllabes s’enflammant dans le brasier de juillet.
Le vent s’agite en elles, et dans la canne sifflante.
Le nom te convoquait. Tu connaissais le signe.
Il n’y a peut-être rien d’autre que tu connaisses,
ce son obscur des noms, les paroles
obscures,
les archétypes,
comme sur la page d’Hölderlin,
lue en juillet,
quand le soleil est un ravissement.
Va aux syllabes
indestructibles.
C’est le son obscur qui convoque ainsi
dans les montagnes de l’île.
[...]
//Andrès Sánchez Robayna (poète espagnol né le 17 /12/1952), Traduit de l’espagnol par Claire Laguian.