La question est de savoir s'il est possible que soit produite une œuvre d'art effectivement autonome dans une société réglée par l'échange marchand.
Le fun devient donc le mot-clé du travail à l'époque d'Internet, des TIC, des gadgets technologiques et autres écrans. Mais plus on incite les individus à rire et à sourire, plus leur quotidien se dégrade; l'évolution du travail confirme cette tendance qui n'en est qu'à ses débuts. Autrement dit, plus le travail est insupportable, plus il doit apparaître cool et convivial.
La transformation du bureau traditionnel en open space (toujours en anglais) en est une illustration parmi tant d'autres. Cette disposition spatiale moderne du lieu de travail n'est rien d'autre que l'institutionnalisation de la surveillance maximale de chaque individu via son "identité numérique".
Sous couvert de transparence, d'un mobilier moderne et d'une ambiance conviviale où tout le monde peut se voir et se parler, l'open space impose au sein de l'entreprise une nouvelle forme de totalitarisme qui n'a rien à envier au Big Brother orwellien, déguisé en triomphe du cool et du fun.