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Citation de Emiliec28


Plus que d'un clivage partisan et d'une récupération politique, la défense de la "liberté d'expression" relève d'un fondement universaliste et républicain dont se réclament fièrement des personnalités comme Alain Finkielkraut ou Éric Zemmour, héritières autoproclamées du siècle des lumières. Selon cette conception universaliste de la liberté, les citoyennes et les citoyens sont égales et égaux en droit, à l'exception de celles et ceux qui sont en dehors du contrat social, comme l'écrivait Jean-Jacques Rousseau. Autrement dit : "les sujets, les étrangers, les femmes, les enfants, les esclaves" n'ont pas accès aux droits fondamentaux du citoyen. Ainsi, la liberté d'expression est avant tout celle des personnes qui l'ont théorisée : les hommes bourgeois et le tenant.es de l'universalisme. Car dire - et pouvoir le faire publiquement - est un privilège. Et une formule comme "on ne peut plus rien dire" est paradoxalement le symptôme d'une inégalité dans l'accès à la liberté d'expression, mais aussi la trace d'un privilège.
Il n'est pas surprenant que cette formule soit répétée chaque fois que l'on parle d'enjeux de libération de la parole : tout en se réclamant de la liberté d'expression, ce type de discours contribue à silencier les opinions émanant de groupes marginalisés. Aussi, il est toujours bon de porter attention au statut des personnes qui convoquent cette formule magique.
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