« Nous n'avons pas besoin de rassemblements au nom des idées politiques mais de communautés de pratiques. La communauté ne naît jamais au nom d'une idée, serait-ce celle de légalité, mais des interdépendances entre les êtres et de l'entrelacement de leur manières d’exister. » (Josep Rafanell i Orra)
Le civisme a vite fait de vous inculquer une anxiété toute chrétienne devant vos péchés-carbones, et de rendre votre impuissance responsable de l'enfer qui grimpe chaque jour d'un degré.
Le capitalisme n'est finalement que cela : l'organisation méthodique et policières de l'humiliation, la mise en concurrence de la tristesse de chacun.
Chaque jour qui passe voit toutes les courbes filer en exponentielles, et la sensation de la nécessité d'un décrochage radical s'aiguise jusqu'au tragique. Le constat n'est pas nouveau ; ce qui évolue c'est le degré vertigineux de précision et d'intensité avec lequel il s'impose à tou·te·s, et la dose de mauvaise foi qu'il faut pour se persuader que le petit circuit politique qui nous est alloué permettra d'en décoller d’un cheveu. Le faux miroir des alternatives achève d'apparaître pour ce qu'il est dans pareille situation : un piège mortel.
À force de penser qu'un logiciel peut être intelligent, que la logique règle des problèmes, on finit par oublier que l'humain n’est intelligent que parce qu'il a un corps et un monde, ce que n’ont pas les ordinateurs. (rubrique cyber-philo-technique)