Une fois,/Les écluses s’ouvrirent
Extrait 2
On voyait bleu
…
et puis les rues se sont resserrées sous les
murs orbes, la sagesse monnayante,
les dogmes, les ciels ferlés, jusqu’aux gravats
de terres gastes, tessons de rêves,
orties, rumex et ronces, zones foraines où la
colère s’exténue.
demain est un souvenir
le crabe après chaque flot gribouille de biais
son aire de vase et s’y enlise
il n’y a pas de retour d’âme
//Denis Rigal (16/03/1938 - )
Une fois,/Les écluses s’ouvrirent
Extrait 1
Une fois,
Les écluses s’ouvrirent pour les vaisseaux de
haut-bord portant à notre
seuil espace et humaine abondance.
La parole fut donnée :
Aurore et fête et camarade, tout franchissait.
L’histoire était le temps était imaginaire un
océan de salubre venue était
la ville ensemble et toute voix mêlées
On voyait bleu.
…
//Denis Rigal (16/03/1938 - )
JOVANKA ULJAREVIĆ
Jovanka Uljarević est née le 13 janvier 1979 à Kotor, au Monténégro. Elle est diplômée en philosophie. Elle écrit de la poésie, des nouvelles et des essais. Elle travaille dans l’application commerciale des technologies de l’information, mais parmi ses passe-temps est la poterie. Elle a publié plusieurs recueils de poèmes : Prije muva [Before the Flies, 2000], Maskenbal proteza [Masquerade Ball of Prostheses, 2003],
A Journey
I am not here where you see me
or there where they know me
There is here for me
And here is too far
It is like when madmen in a madhouse
tell you that you are mad
And you call them mad
Asking yourself whether they could really reveal your madness
Or is it only an insanity they want to confront with their own
We have also been given a name
So that they could call us with no meaning
I went to see a shrink
He was a “she” and did not call me by name
I was so small
And she mounted me to the window in her room
To show me some pigeons’ nest
It was so ugly that I liked it
I said it was beautiful
I remember her perfectly
And the look on her face while telling me that I was sane
I think we understood each other.
translated by: Zoran Paunović