Citation de pgremaud
La série (Martin Milan) surprend rapidement par son approche poétique, quasi onirique, qui inspire une sensibilité et une dramaturgie inattendues dans ce genre de récit. Personnage flegmatique, presque désabusé, Martin Milan laisse planer un parfum doux- amer sur ses pêripéties exotiques, sans se laisser griser par le parfum de l'aventure. Un mouvement vers une forme d'anti-aventure qui évoque le Corto Maltese de Hugo Pratt, accueilli dans le journal Tintin entre 1974 et 1977, et qui va culminer avec la naissance de Jonathan, série culte signée Cosey, dont le personnage amnésique débarque dans I'hebdomadaire en 1975. Pour retrouver la mémoire, le héros retrace ses pas sur les plateaux himalayens qui serviront de décor à la plupart de ses voyages. Rêveur, contemplatif, Jonathan est un homme qui joue à se perdre pour mieux se retrouver, au fil de rencontres qui l'aident à trouver un sens à sa vie : Drolma la petite Tibétaine, Neal et son ami invisible Sylvester, ou encore la belle Kate, dont il tombe amoureux... Avec ses cadrages audacieux et ses paysages somptueux, des sommets enneigés aux grands espaces américains, Jonathan est une série profondément marquante, ambitieuse et originale, comme un hymne à la liberté, à la sagesse et à l'amitié.
