Lettre qui peut servir d’introduction à mon œuvre
Extrait 1
Afin de ne parler guère de ces attaches qui depuis
quelques jours me lient au sable du désert je vais m’étendre
sur l’eau des lacs ainsi que nénuphars du Nil et converser
avec le vent
Chaque herbe sur les rives sera mon destin du soir et
pour ne point gagner les limites de l’angoisse l’ombre d’ophélies
mortes flânera sur ma peau.
Je déploierais en guise de voile le filet de sang que je porte
dans mon corps et je dirais adieu à la terre
J’avance parmi le soupir des algues et peu m’importe que
je sois venu au monde sous forme humaine. Je rejoins l’éther
originel de ce qui n’a jamais existé
Depuis mon voyage il m’a poussé sur le corps quantité
d’herbe inconnues et de fleurs
Je ne reviendrai jamais sur la terre
//Antoine Mechawar (1940 – 1975)