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Citation de pafla24


Jamais elle ne partirait. Sophia était comme tous les gens de la campagne que Renzi avaient connu. Ils étaient toujours sur le point de quitter leur petite ville, pour partir dans une grande, parce qu'ils étouffaient, tout en sachant au fond d'eux-mêmes que jamais ils ne s'en iraient.
Rien ne bougeait. On n'entendait pas jouer les enfants, les femmes ne sortaient pas de leur maison, les hommes fumaient sur le seuil, on n'entendait que le bourdonnement monotone du château d'eau de la gare. Les champs étaient secs, on commença à brûler les pâturages, les paysans avançaient en rang incendiant le chaume et de hautes vagues de feu et de fumée s'élevaient dans la plaine déserte. Les gens semblaient attendre une nouvelle, la confirmation d'un de ces sombres présages que lançait parfois la vieille guérisseuse qui vivait dans une masure à l'écart dans la campagne ; le jardinier passait à l'aube, avec son camion chargé de fumier de cheval qu'il rapportait des haras de l'armée ; les filles s'ennuyant à mourir allaient et venaient, traînaient sur la place ; les garçons jouaient au billard dans le salon du club Nautico ou faisaient la course sur la route le long de la lagune.
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