Les blessures que l'on garde ancrées en soi naissent parfois des plaies de l'âme, de ces hématomes au cœur que l'on reçoit des coups si précis portés par l'humiliation et la honte ; ces blessures s'infectent lentement, ulcérées par les ongles sales de la rumination et de la colère qui les grattent et les triturent sans cesse.
D'autres, au contraire, naissent des plaies béantes des chairs. Violentes, aiguës, elles sidèrent et tétanisent les émotions. Elles opèrent cette fracture intérieure qui projette l'humanité et la compassion à l'extérieur de soi. De l'être et de son ombre, l'être disparaît et ne reste alors que l'ombre, hébétée et flétrie d'un être à l'agonie.