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Citation de Partemps


UN MUSICIEN ÉTRANGER À PARIS


Nous venons de le mettre en terre ! Le temps était sombre et glacial, et nous n’étions qu’en bien petit nombre. L’Anglais était encore là ; il veut maintenant lui élever un monument. — Il aurait bien mieux fait de lui payer ses dettes !

C’était une triste cérémonie. Notre respiration était gênée par un de ces vents aigres qui signalent le commencement de l’hiver. Personne, parmi nous, n’a pu parler, et il y a eu absence totale d’oraison funèbre. Pourtant, vous n’en devez pas moins connaître celui à qui nous venons de rendre les derniers devoirs : c’était un homme excellent, un digne musicien, né dans une petite ville de l’Allemagne, mort à Paris, où il a bien souffert. Doué d’une grande tendresse de cœur, il ne manquait pas de se prendre à pleurer toutes les fois qu’il voyait maltraiter les malheureux chevaux dans les rues de Paris. Naturellement doux, il supportait sans colère de se trouver dépossédé par les gamins de sa part des trottoirs si étroits de la capitale. Malheureusement, il joignait à tout cela une conscience d’artiste d’une scrupuleuse délicatesse ; il était ambitieux sans aucun talent pour l’intrigue ; de plus, dans sa jeunesse, il lui avait été donné de voir une fois Beethoven, et cet excès de bonheur lui avait tourné la tête de telle sorte qu’il ne put jamais se retrouver dans son assiette pendant son séjour à Paris.
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