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Citation de Charybde2


Et pourtant, il est tout aussi facile de vous noyer ou de mourir de froid dans ces mêmes canyons. On a parfois l’impression que la San Juan possède un sens de l’humour rusé, un peu comme si elle avait l’âme d’un coyote. Un jour, elle vous fait bondir sur place, le lendemain, elle vous immobilise. Elle vous dessèche, puis elle vous noie. Je me suis fait prendre un jour de mars dans un blizzard, avec un vent qui abaissait la température aux environs de moins vingt et de gros flocons mouillés qui remontaient le canyon en me lacérant comme de minuscules poignards. Je poursuivis ma marche, tombai en état d’hypothermie extrême et ne dus ma survie qu’à une grotte dans laquelle je me pelotonnai à l’abri du vent, allumant un feu à l’aide de brindilles humides et de bois flotté, et restant là à attendre que la vapeur s’échappe de mes vêtements trempés. Le lendemain, la neige fondit et le canyon s’emplit d’eau glacée à hauteur de la taille : on aurait pu se noyer dans les trous les plus profonds. Deux jours plus tard, le ciel était de nouveau brûlant et clair, l’eau de fonte avait disparu et j’avançais péniblement dans le sable sec à la recherche d’eau potable à l’ombre des rochers sous les falaises. C’est un lieu qui vous rend fou et qui vous laisse pantois, le désert de San Juan !
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