Il tira son paquet de cigarettes de sa poche et en glissa une entre ses lèvres.
« Vous ne pouvez pas fumer ici », lui rappela-t-elle doucement.
Le barman, qui semblait avoir attendu cet instant, accourut vers la table en toute hâte, avec une expression tendue.
« C’est interdit de fumer à l’intérieur ! », lança-t-il d’une voix forte.
Strike leva vers lui ses yeux troubles, l’air surpris.
« Ne vous inquiétez pas, nous partons, dit Robin au jeune homme, en prenant son sac. Venez, Cormoran. »
Il se leva, massif, laid, titubant, dépliant son grand corps dans l’espace étroit entre la table et le mur et jetant au barman un regard mauvais. Robin ne s’étonna pas de voir celui-ci faire un pas en arrière.
« Pas la peine de crier, lui dit Strike. Pouvez rester poli, non ?
– C’est bon, Cormoran, allons-y, dit Robin en s’écartant pour le laisser passer.
– Une seconde, dit le détective, levant sa grosse main. Une seconde, Robin.
– Oh, seigneur ! murmura Robin pour elle-même, les yeux au ciel.
– T’as déjà fait de la boxe ? demanda Strike au barman, qui sembla aussitôt terrifié.
– Cormoran ! Allons-nous en.
– Parce que moi, j’ai été boxeur. Dans l’armée, mec. »
Du bar, un petit malin lança :
«Peut-être pas dans cet état.
– Allons nous en, Cormoran », répéta Robin.
Elle le prit par le bras, et, à sa surprise et à son soulagement, Il la suivit avec une totale docilité. Elle se rappela l’énorme cheval Clydesdale que son oncle fermier conduisait autrefois par la bride.