Dans ce jeu des souvenirs et images entrechoqués, dans ce retour sur le regard d'un homme mûr, qu'il a connu dans son adolescence, et dont il se rappelle l'expression triste et attentive, Modiano en arrivera, au fil des pages, avec son écriture minimaliste et artisane, en parfaite maîtrise de sa manière, à s'insinuer dans le fantôme du photographe qui ne répondait jamais au téléphone, à devenir un peu lui, maintenant qu'il en a l'âge, et du moins se souvient-il s'être imaginé, à 19 ans, qu'il deviendrait peut-être ainsi, plus tard, un homme qui fuit. à propos du livre Chien de printemps de Patrick Modiano