Tu vois une voiture ; et d’une certaine manière, tu vois en même temps, comme une ombre, la phrase : "Je vois une voiture". Tu aimes, ou tu es triste, et tu vois que tu l’es. A strictement parler, néanmoins, ni la voiture, ni ta tristesse, ni ton amour, ni toi-même n’êtes entièrement là. Rien n’est plus là entièrement dès que tu as réussi à être une "personnalité". Il ne reste plus qu’un mince fil de conscience de soi et de trouble amour-propre, qu’enveloppe une vie tout à fait extérieure.